Article N° 7937

VACCINS

Vaccins : une arme clé pour réduire la résistance aux antimicrobiens et limiter l'usage des antibiotiques, selon l'OMS

ABDERRAHIM DERRAJI - 17 octobre 2024 16:22

Un nouveau rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) met en avant l'importance des vaccins dans la lutte contre la résistance aux antimicrobiens (RAM), un phénomène croissant à l'échelle mondiale. Selon ce rapport, l'utilisation optimisée des vaccins contre 24 agents pathogènes permettrait de réduire de 22% l'usage des antibiotiques, ce qui correspondrait à une économie de 2,5 milliards de doses annuelles. La RAM est responsable de près de 5 millions de décès par an dans le monde. Cette résistance est exacerbée par l'usage excessif et abusif des antimicrobiens, bien que de nombreuses personnes n'aient pas encore accès aux antibiotiques essentiels.
 

Les vaccins jouent un rôle essentiel dans la prévention des infections, en limitant le recours aux antibiotiques et en ralentissant la propagation des germes résistants. Selon l'étude, les vaccins existants, comme ceux contre la pneumonie à pneumocoque, Haemophilus influenzae type B (Hib) et la fièvre typhoïde, pourraient éviter jusqu'à 106.000 décès liés à la RAM annuellement. De plus, les futurs vaccins contre la tuberculose et Klebsiella pneumoniae, actuellement en développement, pourraient prévenir 543.000 décès supplémentaires.

 

Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a insisté sur l'importance de la prévention des infections en utilisant les vaccins, soulignant qu'ils constituent les outils les plus efficaces pour stopper l'escalade de la RAM. Il a appelé à un meilleur accès aux vaccins déjà disponibles et au développement de nouveaux vaccins pour lutter contre des maladies graves comme la tuberculose.
 

L'impact économique de la RAM est considérable, avec des coûts hospitaliers mondiaux liés aux pathogènes résistants estimés à 730 milliards dollars par an. Le rapport de l'OMS estime qu'une couverture vaccinale adéquate pourrait réduire ces coûts d'un tiers. En atteignant des objectifs de vaccination mondiaux, tels que le programme «Vaccination 2030», les vaccins contre des maladies comme Streptococcus pneumoniae, la fièvre typhoïde, le paludisme et la tuberculose pourraient significativement réduire l'utilisation des antibiotiques et limiter la propagation de la résistance.
 

Lors de la 79e réunion de l'Assemblée générale des Nations unies sur la RAM, les dirigeants mondiaux se sont engagés à réduire de 10% le nombre de décès liés à la RAM d'ici 2030. Ils ont également souligné l'importance de l'accès aux vaccins, aux médicaments et aux outils de diagnostic pour combattre cette menace. Le rapport de l'OMS propose un ensemble de recommandations pour renforcer l'impact des vaccins dans la lutte contre la RAM, tout en appelant à des mécanismes de financement pour encourager la recherche et le développement de nouvelles solutions.
 

Ce rapport démontre clairement que l'investissement dans les vaccins, non seulement ceux déjà disponibles, mais aussi ceux en cours de développement, est primordial pour prévenir la RAM, réduire l'usage des antibiotiques et alléger les coûts économiques et humains associés à cette résistance.

Source : OMS